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le Magazine de la Femme 5.0 – Informer, Révéler, Inspirer.

19 mars 2025

A la rencontre de nos entrepreneures

« Entreprendre, c’est aller à la rencontre de sa vie. » Entretien avec Neuly ABIALA, Présidente de l’association ILE OBIRIN Les femmes sont les piliers de l’éclosion entrepreneuriale. Au Bénin depuis quelques années elles ne cessent de faire parler d’elles. Neuly Abiala présidente de l’Association Ilé Obirin est l’une de ces femmes dont le parcours peut être inspirant.  Et si vous vous présentiez à nos lectrices ?  Je suis Neuly Abiala, coach et entrepreneure spécialisée dans l’entrepreneuriat agricole et agroalimentaire. Anciennement consultante internationale en management, je suis actuellement présidente de l’Association Ilé Obirin. Forte de mon parcours, j’ai créé cette association pour soutenir spécifiquement les femmes dans la conciliation vie privée-vie professionnelle et les défis de l’entrepreneuriat. C’est un noble engagement, dites-nous-en un peu plus sur les motivations de la création de Ilé Obirin !        (Sourire) Premièrement c’est pour sortir les femmes de l’isolement car entreprendre seule peut être une catastrophe ! Vous n’irez pas ou bout de votre projet. L’entrepreneuriat est un chemin solitaire, où il est difficile de trouver une compréhension extérieure. Le projet que vous portez absorbe entièrement votre attention, vous être à peine disponible et les personnes autour de vous peuvent penser que vous les délaisser au profit de votre initiative. Deuxièmement, la plupart des gens vous associent à un domaine spécifique. Lorsqu’ils voient que vous explorez une nouvelle voie, cela suscite des inquiétudes, car cela vous éloigne de votre zone de confort. Ils craignent que votre changement d’orientation compromette le confort et la sécurité qu’ils tiraient de votre présence. En résumé, la famille et l’environnement ne sont pas toujours des soutiens immédiats, d’où l’importance de s’entourer de pairs partageant la même vision, que l’on trouve souvent dans le monde professionnel. C’est ainsi que j’ai pris l’initiative de créer une association rassemblant des individus partageant les mêmes problèmes, défis et objectifs. L’entrepreneuriat est semé d’embûches, mais certains ont déjà surmonté des défis. En fréquentant ces personnes expérimentées, on peut trouver motivation, astuces et encouragement pour aller de l’avant. Ces raisons fondamentales ont motivé la création de cet espace où les femmes peuvent partager leurs expériences. Que veut dire « Ilé Obirin » ?   (Rire) Ilé Obirin ! En réalité j’ai écrit ce projet en 2020 et l’ai lancé en septembre 2020. J’ai obtenu l’autorisation pour l’inaugurer quand la crise de la Covid-19 est arrivée et puis on a interdit les rassemblements. Mais rien ne m’a arrêté (moment nostalgique). On a fait l’inauguration complète en ligne avec les mêmes invités, les mêmes discours. Courant cette période, il faut souligner qu’on n’a pas pu se voir pour travailler. De plus, face aux difficultés rencontrées, j’ai fermé mon entreprise sise à Bohicon. En 2022, j’ai compris qu’on avait grandi et donc il fallait prendre un local. Pour revenir à votre question, je dirai d’abord que je suis Nago et je suis en train de promouvoir le local et je voudrais demander à chacun d’être fier de sa culture. En nago « Ilé » signifie « Maison » et « Obirin » Femme. D’où Ilé Obirin « Maison de la femme ».   Quelle définition donnez-vous à l’entrepreneuriat ?  Entreprendre ce n’est pas forcément aller travailler à son propre compte. On entreprend certes un projet mais on entreprend sur toute sa vie. Donc il faut pouvoir réaliser tous les rêves et les gros challenges qui tiennent à cœur avant de quitter ce monde. Il faut laisser sa trace et il faut être cité avec son nom. Pour moi je le répète, l’entreprendre, c’est aller à la rencontre de sa vie.  Pensez-vous que le climat économique est favorable aux femmes qui veulent  entreprendre ?   Le climat économique, je dirai oui ! Et d’ailleurs tous les autres secteurs puisque rien n’est encore fait chez nous. Il y a encore tellement de choses à construire. Tout est encore vierge chez nous et les opportunités sont énormes. Donc c’est le terrain idéal. Parce que quand tout est fait et que le cadre est posé, vous n’avez pas vraiment de marge de manœuvre. Vous suivez ce qui est mis en place, les règlementations, le rythme mais les gens se plaignent.  Les femmes doivent créer, elles doivent innover dans tous les domaines sans limites. A quelles difficultés, selon vous, les entrepreneures sont-elles confrontées ? Les difficultés sont nombreuses. La première déjà est de pouvoir présenter son idée aux gens parce que quand vous présentez le projet, ils vous diront : intéressant mais est-ce que ça va marcher ? Intéressant mais est-ce que tu penses qu’au Bénin ça fonctionnera ? Donc pour moi il faut d’abord avoir confiance en soi. Il faut être capable de présenter son projet à dix personnes différentes et de manières différentes et que chacun y trouve son intérêt. La deuxième difficulté relève de la conciliation entre la vie privée, la vie conjugale, la vie sociale et la vie professionnelle. Vous savez , les femmes pour maintenir le cap, doivent se battre deux fois plus que les hommes si elles veulent être à leur niveau et tous ces facteurs peuvent être parfois difficiles à mettre ensemble. L’autre difficulté, c’est le physique. Les femmes de manière générale ont moins de force physique que les hommes dans certains domaines mais nous avons une plus grande force morale. La femme est conçue pour tout supporter.      Vous êtes donc convaincue que les femmes doivent et peuvent entreprendre malgré les difficultés.  Ah oui, il le faut. C’est même un devoir pour une femme d’entreprendre parce que c’est la femme qui montre le chemin, c’est elle qui éduque les enfants. Donc si la femme aujourd’hui ne décide pas de donner du sens à sa vie et ne décide pas de réaliser les rêves qui sont les siens, elle ne peut pas apprendre à un enfant à rêver, elle ne peut pas apprendre à un enfant à donner du sens à sa vie. Et si la femme ne contribue pas à développer le monde et préserver la vie qu’elle-même donne, la vie finira par disparaître. Donc, je trouve que c’est une obligation pour la femme et toutes les femmes d’entreprendre.  Quels sont les obstacles que vous avez personnellement rencontrés à vos débuts ?

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Allô 138 ?

Connaissez-vous la ligne 138 ? 138 est le numéro vert lancé officiellement par le gouvernement béninois le mercredi 18 Mars 2020 pour signaler les cas de violence, de maltraitance ou de négligence envers les enfants. En appelant le 138, toute personne peut désormais signaler des violences commises sur les enfants. Le numéro est gratuit et accessible nuit et jour sur toute l’étendue du territoire national. (encadré : Dans le monde, toutes les 5 minutes, un enfant meurt pour cause de violence. Source : Unicef)  Selon un rapport publié par plusieurs entités de l’ONU en 2020, chaque année, un enfant sur deux dans le monde est victime d’actes de violence physique, sexuelle ou psychologique qui entraînent des traumatismes, des handicaps voire des décès, parce que les pays ne parviennent pas à appliquer les stratégies établies pour les protéger.  « Les enfants ne doivent être victimes de violence sous aucun prétexte. Nous disposons d’outils fondés sur des bases factuelles pour prévenir cette violence et nous appelons tous les pays à les utiliser. Il est essentiel de préserver la santé et le bien-être des enfants pour préserver la santé et le bien-être de tous, aujourd’hui et à l’avenir », avait déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus est le Directeur général de l’OMS, élu par un vote des États Membres lors de l’Assemblée mondiale de la Santé le 23 mai 2017 et réélu pour un second mandat de 5 ans le 24 mai 2022. Le Directeur général est le plus haut fonctionnaire technique et administratif de l’OMS et supervise la politique, dans le domaine de la santé, des travaux de l’Organisation ayant un caractère international. Le Dr. Tedros a pris ses fonctions pour la première fois le 1er juillet 2017 et a entamé son second mandat le 16 août 2022. Peut-on lire sur le site de l’OMS. Ainsi dans chaque pays au monde, une ligne verte permet de dénoncer les actes de violences sur enfants. C’est le cas de la ligne 138 au Bénin.  Pour rappel, la ligne 138 met en place un processus de prise en charge cas par cas : accueil, écoute, conseil ou encore orientation dans un centre d’accueil. Cette ligne est en priorité dédiée aux enfants. Toutefois toute personne est encouragée à l’utiliser pour dénoncer les cas de violences ou d’abus à l’endroit des enfants.  Le Bénin reste ainsi en conformité avec les articles 9 et 12 de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant. Christelle DJOMAMOU

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Comment s’appellera mon enfant ?

Autrefois, au Bénin, quand un enfant naissait, on lui donnait le nom de famille de son père conformément à la loi en vigueur. Cependant, cette loi a été modifié et complétée depuis 2021. Voici un zoom sur les innovations de la loi N° 2021 – l3 DU 20 DECEMBRE 2021 modifiant et complétant la loi n°2002-07 du 24 août 2004 portant code des personnes et de la famille au Bénin. Selon la loi n° 2002-07 du 24 août 2004, la dévolution du nom de famille suit une règle de transmission patrilinéaire, ce qui signifie que le nom de famille est transmis du père aux enfants. Ainsi, Madame X née Y, ne pouvait pas transmettre son nom de famille Y à ses enfants.  En 2021, cette loi a subi une modification. Depuis lors, en République du Bénin, les femmes sont autorisées à conserver leur nom de famille même en étant mariées. Leurs enfants peuvent alors porter également ce nom de famille. Cette option relativement nouvelle qui n’est pas encore très répandue, offre une alternative aux femmes qui souhaitent conserver leur nom de famille et le transmettre à leur progéniture. Mais qu’est-ce que la société pense de cette innovation du code de famille sur le patronyme ? Pour Marcel père de famille cette nouvelle loi ne présente rien de bon, « Depuis le temps de nos parents l’enfant ne porte que le nom de son père et cela n’a jamais tué personne ce n’est pas aujourd’hui que ça changera ». Une idée que soutient sa jeune sœur Mathilde qui fait savoir que la conservation des pratiques de nos parents reste la meilleure chose à faire, il faut suivre les pas des ancêtres car ce n’est qu’au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle. Elle ajoute « cette nouvelle loi n’a rien à voir avec nous les Béninois, c’est pour les blancs, ils font tout ce qu’ils veulent chez eux, on n’a pas besoin de les imiter ». Contrairement à Marcel et sa jeune sœur, Arnaud laisse entendre : « Ces innovations du code de la famille sur le patronyme au Bénin sont de très bonnes choses, car elles permettent aux femmes d’avoir plus d’options en ce qui concerne le nom de leur enfant ». Pour Prisca, mère de famille, « cette évolution de la loi est à féliciter ». À l’en croire, cette innovation du code de la famille, vient renforcer l’égalité entre les sexes et donne aux parents plus de choix quant au nom qu’ils souhaitent donner à leur enfant. Pierre, un jeune étudiant avoue que cette évolution de la loi offre d’importantes possibilités aux parents. Et vous, quel sera votre choix pour vos enfants ? Discutons-en sur nos réseaux sociaux #BellesEtActives. Christelle DJOMAMOU 

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L’INF, un rempart contre les violences faites aux femmes

« L’Institut National de la Femme est un havre de paix, avec de larges bras ouverts pour toutes les femmes qui endurent des violences et des discriminations, et qui cherchent un soutien. »— Mme Huguette Gnacadja, Présidente de l’INF Nous sommes un mercredi du mois de janvier de l’année 2024. Il est à peine 9h30 lorsque nous nous présentons à l’accueil de l’Institut National de la Femme. Nous avions rendez-vous à 10h.  Installés dans l’espace d’attente, il ne nous faut que peu de temps pour voir arriver celle qui avait accepté de nous recevoir, sans la moindre hésitation. C’est une femme empreinte de sérénité, arborant un sourire chaleureux et faisant preuve d’une courtoisie remarquable qui vient à notre rencontre (tout comme elle l’a fait avec chaque personne dans la pièce) et nous prie de patienter avant de se rendre à son bureau. À 10h00, on nous informe qu’elle est prête à nous recevoir. Quelle ponctualité ! « Je m’appelle Hugette Bokpè, épouse Gnancadja. Je suis avocate au barreau du Bénin depuis maintenant 31 ans. Depuis septembre 2021, date à laquelle j’ai commencé à collaborer avec l’institut, je suis omise du tableau, mais je continue d’exercer en tant qu’avocate. Par ailleurs, je suis également consultante en droit de l’homme et en genre depuis l’année 2000. Actuellement, je suis fière d’occuper le poste de présidente de l’Institut National de la Femme.Ma passion pour la défense des droits de la femme, de la fille et de l’enfant reste inchangée. Je me définis comme quelqu’un qui nourrit de nombreux rêves et passions, sans se limiter à une seule compétence. » Ainsi se présentera t-elle à l’équipe de Belles et Actives qui a eu le bonheur de rencontrer cette icône inspirante du monde juridique et de la protection de la femme au Bénin. Laissez-nous partager avec vous les moments chaleureux de notre entretien avec elle. Lidvie Mensah et Egnidé Sewedo Bea : Nous avons pris connaissance de nombreux écrits élogieux à votre sujet, mettant en lumière votre bienveillance, votre générosité et votre vaste vision. Quelle vision avez-vous pour l’Institut National de la Femme ? Me Huguette Gnacadja : Je vois l’Institut National de la Femme comme un havre de paix, avec de larges bras ouverts pour toutes les femmes qui endurent des violences et des discriminations, et qui cherchent un soutien. Je perçois l’Institut comme un apporteur de solutions et un gardien du respect des lois en vigueur dans notre pays. Pour moi, l’Institut est une sentinelle, une source de secours, répondant à de nombreuses attentes. Bea : Quelles sont ces attentes d’après vous ? Me Huguette Gnacadja : Les femmes attendent qu’on les reçoive, qu’on les écoute sans les juger. Qu’on les comprenne, qu’on les aide à trouver des solutions adaptées à ce qu’elles peuvent gérer même si c’est un peu difficile. Je suis certaine que quand nous aurons des « maisons de la femme » où elles pourront rester pour une période de transition lorsque le fait pour elles de décider de dire non à la violence emporte qu’on les mette à la rue (bien que cela ne soit pas autorisé par la loi), nous aurons fait un pas.  Beaucoup de femmes vivent avec leur mari dans la maison familiale, ce qui rend difficile la possibilité de le faire partir en cas de violence (dans le cas de situations graves qui le justifient). La création de lieux neutres pour un séjour temporaire de deux à trois mois, dans ces cas, pourrait constituer une alternative pertinente. Certaines femmes ont du mal à rester chez des proches en raison des charges financières que cela peut générer. On ne mesure pas toujours les implications pour une femme lorsqu’elle décide de dire non à la violence, surtout lorsqu’elle dépend financièrement de l’auteur des violences. Cela engendre une série de décisions complexes à prendre, un bouleversement quotidien, et la nécessité de trouver diverses solutions aux attentes exprimées. C’est à toutes ces attentes que l’INF est appelé à répondre. Encadré : Justice et protection pour toutes !L’INF prend en charge les frais de justice, le transport, la restauration et même l’hébergement des victimes économiquement vulnérables afin de garantir un accès égalitaire à la justice. Bea : Quel est le rôle majeur de l’institut face à ces attentes ? Me Huguette Gnacadja : L’Institut est le garant de l’application des lois. Heureusement, au fil des années, nos lois se sont renforcées. Nous sommes passés du droit pénal, couvrant les coups et blessures volontaires, à des lois spécifiques sur les violences faites aux femmes et aux filles. Trois nouvelles lois adoptées en décembre 2021 renforcent la répression des infractions liées au sexe, criminalisant notamment le mariage précoce ou forcé et l’excision. En parallèle, des mesures telles que l’accès gratuit à la justice, un soutien social et psychologique, ainsi qu’une assistance juridique gratuite sont fournies aux victimes vulnérables sur le plan économique, garantissant l’accès à un avocat. Pour surmonter les obstacles liés à la distance géographique, l’Institut national prend des mesures concrètes. Ainsi, si une victime vit loin du lieu de justice, elle bénéficiera d’un transport aller-retour, d’une restauration pendant son séjour à Porto-Novo pour les infractions relevant de la CRIET*, de la présence d’un avocat, et même d’un logement si elle n’en dispose pas dans la région. Ainsi, aucune différence n’est faite entre une victime éloignée et celle résidant à Cotonou ou Porto-Novo.  En outre, l’Institut propose un accompagnement, car toutes les affaires ne nécessitent pas forcément de recourir à la justice. Certaines sont résolues à un niveau plus informel, notamment celles liées à la vie conjugale, comme la garde des enfants, une pension non payée ou des menaces. Bea : De quelle manière les femmes établissent-elles le contact avec l’INF ? Me Huguette Gnacadja : Nous disposons d’un numéro WhatsApp auquel chacun peut nous appeler. Près de 90% des plaintes nous parviennent via ce moyen de communication. Il est également possible de se rendre directement au siège de l’Institut. Une adresse e-mail est également mise à disposition. Prochainement, nous lancerons notre site web, qui sera lié au numéro WhatsApp et affichera également l’adresse e-mail.

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